Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

LES AMIS DU PASSE DE MITRY-MORY - LA RUE DE JUILLY

 

LA RUE DE JUILLY:

La rue de Juilly commence au carrefour de la rue Paul-Vaillant-Couturier et de l'avenue du-8-mai-1945. Au siècle dernier, ce carrefour marquait l'entrée du bourg. La première maison à gauche, avait autrefois pour enseigne " la Herse", nom qui invoque  la porte garnie de pointes que l'on relevait ou abaissait à l'entrée du château fort.

 

Le long de la rive gauche de cette voie s'étend la résidence des " Cèdres " , de construction récente. Puis, quittant la zone urbaine, elle continue son chemin vers l'est, et délaisse le bourg et conduit vers Compans, Thieux tout en longeant la rive droite des 237 hectares de la zone industrielles Mitry-Compans, qui a remplacé les champs de blé ondoyant au gré du vent. Elle accède alors au rang de " route " et reprend son nom de " route départementale n°9 de Paris  à Acy-en-Multien ", titre qui lui fut accordé le 21 décembre 1851, celui de " chemin de grande communication". Sur cette carte découvre au loin les réservoirs.

 

Mais revenons à Mitry, la partie de route que l'on découvre sur cette autre cartes postales datant de 1906, longue de 250 mètres, va du carrefour jusqu'à la route de Compans qui s'appelait autrefois " la rue de l'orme aux berger". A gauche , dès la sortie du bourg et avant de s'élancer vers Compans, elle croise à angle droit " le chemin de Villeneuve " face au réservoirs d'eau qui se dirige vers le nord. Le lieu-dit de ce croisement s'appelait " l'Orme de la Soulte ". Dans la toponymie du terroir de Mitry-Mory, on trouve de nombreux lieux-dits composés avec le mot " Orme ". Vers la Villette-aux-Aulnes " l'orme Chauffour ", à la sortie vers Tremblay " l'orme Saint-Saint-Ladre ", vers Mory " l'orme Saint-Pierre", " l'orme Boujou ... ", " l'orme Bourdet ".

Les ormes étaient choisis, sous l'ancien régime pour la dureté de leur bois qu'on utilisait dans la confection des moyeux de roues de charrettes . Ils étaient recherchés pour leur stature élancée. On les plantait sur un point élevé afin qu'ils rendent visible une limite territoriale. L'ors de l'établissement des " cantons de chasse " (1768) à Mitry, nous relevons dans le règlement imposé par Madame de SENOZAN " sur la borne qui est la moins proche du chemin " il sera planté un arbre - un orme - pour rendre plus apparente la limite du cantonnement " (archives départementales 77 E 1074). On les utilisait encore comme arbre d'ornement . l'allée qui conduisait directement du château de bois-le-Vicomte au Bourg n'était-elle pas sur ordre de Richelieu, bordée d'une double rangée d'ormes ? En 1605, Sully avait rendu une ordonnance qui obligeait chaque paroisse à planter un orme en face de l'église. On prit l'habitude de se donner rendez-vous sous cet arbre pour payer les redevances. on sait pas si Mitry possédait son orme sur la place de l'église, mais à sa sortie orientale " l'orme de la soulte " devait jouer le rôle prévu par Sully. Une Soulte est une somme d'argent à payer lorsque dans un partage il faut rétablir l'égalité des parts. C'était sans doute à l'ombre de cet orme que l'on régularisait les situations.

 

Jacques DEVIGNAT

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :