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LES AMIS DU PASSE DE MITRY-MORY - "L'ERE DU CHEMIN DE FER" à MITRY (première partie)

 

LA LIGNE-PARIS-SOISSONS-LAONLe Chemin de Fer est une nouveauté de 20 ans. Après les premiers essais entre Lyon et Saint-Etienne, la loi du 9 juillet 1835 autorise la construction de la ligne Paris-Saint-Germain. De 1837 à 1848 les principaux réseaux sont crées, Paris-Strasbourg et Paris-Creil fonctionnent.

    En août 1853 la compagnie du Nord avait obtenu la concession de la ligne directe Saint-Denis-Creil, ceci permettait d'envisager l'ouverture d'un tronçon qui partant de Louvres, mettrait Soissons à 107 Kms de Paris. Le 18 juin 1855, la compagnie du Nord déposait au ministère des travaux publics, une demande de concession pour 99 ans, du parcours Paris-Soissons "soit qu'il se détache de la ligne Saint-Denis... soit qu'il suivre tel autre tracé que l'administration aura adoptée". On étudia alors trois tracés possibles:

   -Tracé N°1: Une dérivation de la ligne Paris-Strasbourg un peu avant Meaux et qui gagnerait Soissons par Lizy-sur-Ourcq et la Ferté-Milon, présentée par la compagnie de l'Est et soutenu par le département de Seine-et-Marne.

   -Tracé N°2: Une ligne entièrement nouvelle par Pantin, Livry, Claye-Souilly et qui rejoindrait le projet du Nord à Dammartin-en-Goëlle présentée par la compagnie "Terneaux", soutenue par le département de Seine-et-Oise et appuyée par la compagnie de l'Est.

   -Tracé N°3: La dérivation de la ligne Paris-Creil à la hauteur de Louvres (Seine-et-Oise) conduisant à Soissons par Moussy-le-Neuf et Dammartin présentée par la compagnie du Nord.

     Si une ligne de Chemin de Fer, sur une carte, ne figure que par un trait, si dans la nature elle n'est effectivement qu'une ligne, il ne faut pas croire pour autant qu'il a suffi de la tirer à un moment donné. En cette année 1855, le Maire Monsieur Pierre Parfait MAGDELAIN et le conseil municipal de la commune de Mitry-Mory, avaient bien des soucis: les budjets, l'établissement des chemins et routes, les essais de drainage des terres, le curage des fossés l'entretien des lavoirs, puits et fontaines (sources) publiques. A tous ces tracas séculaires, un nouveau sujet de préoccupations se présente en cette séance du 14 juillet 1855, l'ouverture d'une enquête sur les 3 avant-projets d'un Chemin de Fer destiné à mettre en communication Paris avec Soissons. La délibération du conseil municipal de Mitry-Mory fût la suivante:

   - 1) l'utilité de cette ligne Paris-Soissons est incontestable, surtout si elle se propose de desservir des localités dépourvues jusqu'ici de moyens de transports dans un pays dont la richesse du sol favorise des productions des plus importantes.

    - 2) Le tracé qui semblerait le plus souhaitable est le N°2, la ligne entièrement nouvelle. Il a l'avantage d'être direct (environ 103 Kms), de traverser des régions occupées par une population importante, de paraître plus facile à réaliser, donc à moindre frais. Enfin il comble la lacune existante entre les 2 Chemins de Fer du Nord et de Strasbourg. Ainsi commence pour Mitry-Mory ce que j'ai appelé "L'ère du Chemin de Fer". Comme  ils étaient loin semble-t'il nos élus municipaux de se rendre compte de l'importance de la délibération qu'ils venaient de prendre en ce 14 juillet 1855, pour le devenir de la commune.

     C'est le 10 mai 1856, que finalement la ligne Paris-Soissons est concédée à la compagnie du Nord, qui s'engage à établir un certain nombre d'autres lignes et à construire également de Soissons une autre ligne qui se dirigera vers un point de la frontière Belge. Le décret impérial fût promulgué le 21 juin 1857. La compagnie du Nord devait "exécuter à ses frais, risques et périls et dans un délais de trois ans" la ligne Paris-Soissons.

   Commença alors les expropriations, échanges de terrains, travaux, installations etc... La ligne fût ouverte par sections:

     - La section Paris (Gare du Nord) Sevran fût livrée à la circulation  le 4 juin 1860, celle de Sevran à Villers-Cotterêts le 31 août 1861 et la dernière Villers-Cotterêts-Soissons le 2 février 1862 .La ligne pénètre dans le département de Seine-et-Marne à 850 mètres du Pont de Mitry, elle en sort à 1500 mètres après l'agglomération de Rouvre (de Mitry à Rouvre 17,545 Kms).

     Mitry est encore à cette époque un gros bourg agricole, 14 fermes à Mitry, 3 à Mory, 3 à la Villettes-aux-Aulnes, sans compter le grand nombre de propriétaires de petites pièces de terres éparses. Pour desservir toutes ces exploitations agricoles, un réseau très fonctionnel de chemins qui, partant des fermes aboutissent aux confins du territoire. Seules les nécessités d'exploitation avec les villages voisins avaient présidé, au long des siècles, à la constitution de ce réseau qu'il va falloir bouleversé. Il est encore en 1860, essentiel à la vie de la commune.

    Déjà le creusement du canal de l'Ourcq au début du XIX ème siècle l'avait grandement perturbé et avait dérangé les fermiers exploitant les terres du Sud de Mitry, et il avait fallu établir un pont sur le chemin de Mitry, à la route d'Allemagne (actuel CD 84). L'autre, ancien chemin de Villeparisis (dont la rue Suzanne Salomon) coupée par le canal, était devenue inutilisable.

    Et voilà que 50 ans plus tard, le chemin de Fer fait revivre les mêmes vicissitudes. Alors ont va créer gares, ponts, passages à niveaux etc...

 

Jacques DEVIGNAT

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