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LES AMIS DU PASSE DE MITRY-MORY - LA RUELLE DES SOEURS.

 

La "ruelle des sœurs" c'est le passage qui, au "au bas de la côte" commence rue Paul-Vaillant-Couturier et finit rue Raymond-Brau. Autrefois, à sa place coulait, à l'air libre, le "rû des Cerceaux". Par délibération en date des 14 février et 21 mars 1925, le conseil municipal avait projeté d'entreprendre des mesures de salubrité publique le concernant. Le 16 mars 1930, le conseil approuve à l'unanimité la proposition de "buser" le ruisseau avec des buses de 1 m de diamètre. Plans et devis sont acceptés, l'autorisation préfectorale  est accordée, adjudication et emprunt sont lancés, le travail est accompli en 1932. Le passage est donc établi. Jusqu'au XXe siècle, bien que longeant le rû des Cerceaux, il portait le nom du lieu où il conduisait : "rue de la Tannerie" sur les plans de 1757, 1821, 1843. Cela signifierait donc qu'une tannerie existait au fond de la vallée; c'est plausible mais nous devons signaler que nous n'avons jamais trouvé trace de documents sur cette tannerie.

Le conseil municipal du 19 mai 1882, à propos de la dénomination des rues, décide que ce passage s'appellera désormais "chemin du Lavoir". Effectivement, l'établissement de la sucrerie en 1864 avait permis l'alimentation en eau d'un lavoir public installé à flanc de coteau, là où est située de nos jours, la cité Jean-moulin. Le lavoir, peu entretenu, devint vite une ruine et le nom du passage tomba dans le domaine de l'oubli. Mais quand on en parlait, on disait "la ruelle des sœurs".

Pourquoi les Sœurs? Il y eut à Mitry, de 1698 à 1958, des religieuses "Sœurs de Saint-Vincent-de-Paul", installées par Bossuet lui-même, elles étaient chargées de soigner les malades, de subvenir aux pauvres et "autant qu'elles en trouveraient le temps" de faire l'école aux petites filles pauvres. Elles logeaient alors dans le bâtiment qui sert aujourd'hui de "Poste République" au Bourg. Sur la même place et faisant à la salle Marcel-Paul était l'école des filles. Vers 1850, elles achètent l'îlot de maisons rurales situé de l'autre côté de la rue, et fond construire à leur place , la bâtisse que nous connaissons (pharmacie) pour y établir un orphelinat.

Les Sœurs enseignèrent aux filles jusqu'en 1906, date de la laïcisation de l'école des filles. Les bâtiments étants vétustes, de nouveaux furent reconstruit (école François-Couperin d'aujourd'hui), et les sœurs s'installèrent dans leur orphelinat. Cette propriété comportait, outre le bâtiment, un vaste jardin qui s'étendait jusqu'à la rue du peintre Le Sueur. Le passage longeait le mur de ce jardin.  Pendant la première guerre mondiale, en 1914 l'orphelinat fut déclaré hôpital de la Croix-Rouge pour y soigner les blessés venant du front tout proche.

 

Jacques DEVIGNAT. 

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LES AMIS DU PASSE DE MITRY-MORY - LA RUE MAURICE THOREZ.

Cette rue commence place de l'église et finit rue Camille Lemoine. Elle comporte deux tronçons: le premier qui va de la place de l'église à la rue de la République et le second de la rue de la République à la rue Camille Lemoine, elle a une longueur de 245 mètres. Cette voie changera de nom assez souvent.

Sur le plan du village de Mitry, au cadastre de 1843, elle s'appelle " rue de la Montagne", le lieu dit " la Montagne" existe depuis toujours. Il s'agit de la cour commune établie sur la butte qui s'adosse à l'arrière de la ferme de NOVION et au pied de laquelle s'étend " l'avenue du Cimetière". Le 21 juin 1878, le conseil municipal décide que le second tronçon de cette rue s'appellera "rue de la Mairie". Ceci est naturel puisque depuis peu, Mitry qui ne possédait ni hôtel de ville, ni mairie, s'était doté d'une mairie en acquérant un immeuble déjà ancien situé à l'angle de la place de l'église et la rue de la Montagne, et comme en 1884, on construit dans ce quartier l'école de Garçons puis en 1911, l'école des filles, tout aussi naturellement le premier tronçon devient la "rue des écoles"; Enfin par délibération municipale du 28 avril 1950, la proposition du maire monsieur André Carrez est acceptée, la rue des écoles sera à l'avenir la "rue Maurice Thorez".

Maurice Thorez, est né à Noyelles-Godault (Pas-de-Calais), le 28 avril 1900, Maurice ne connaît jamais son père biologique, "le fils de l'épicier du pays qui se tranche la gorge en 1912". Reconnu à deux ans et demi par Louis Thorez, un mineur qui l'élève comme son propre fils, il ne connaît que tardivement le secret de sa naissance.

Le 30 septembre 1914, Maurice doit fuir devant l'avance allemande avec son grand-père. Ils sont évacués vers la Creuse, Maurice travaille comme valet de ferme chez un cultivateur " le père Ménager". Après la guerre, Maurice retrouve ses parents et rentre à Noyelles-Godault où il travaille d'abord à la reconstruction du chemin de fer, puis de 1919 à 1921, pendant 306 jours comme mineur de fond à la fosse N°4.

En mars 1919, Maurice Thorez avait adhéré à la CGT et à la SFIO. Il fait son service militaire  au 3éme régiment du génie, à Arras. Comme les ouvriers révolutionnaires de l'époque il reste simple soldat. Il est d'abord magasinier, puis secrétaire du commandant. A son retour du service, la mine refuse de le réembaucher. Il exerce alors une série de petits métiers. Il se marie avec Aurore Memboeuf, la nièce du secrétaire de la fédération communiste du Pas-de-Calais. En 1928, Maurice Thorez est un des principaux dirigeant du Parti communiste à Ivry-sur-Seine, où il se présente comme député. Il est arrêté le 9 juin 1929, et ne sera libéré qu'en février 1930. Il doit s'exiler à Moscou et se caché pendant pas mal d'années. De retour en France, Maurice Thorez retrouve sans problème sa place au premier rang du PCF. Malade il part se faire soigner en URSS. 

 

Une association "l'Orphelinat ouvrier, l'Avenir Social" dont le siège était fixé à Paris acquiert en 1923 la propriété "de la chasse" à la Villette-aux-Aulnes pour y installer des orphelins confiés à l'assistance publique. En 1944 elle prend le nom de "Maison de l'enfant du fusillé". Dans son vaste parc des fêtes ont lieu chaque année, Maurice Thorez était un fidèle participant de ces fêtes. En mai 1964, affaibli par la maladie il part à bord du "Litva" en compagnie de sa femme. Le navire quitta Marseille pour Odessa pour les emmener passer leurs vacances en URSS, comme chaque été. Le 11 juillet 1964, Maurice Thorez meurt brutalement d'une crise cardiaque à 20H lors d'une escale à Varna.

Le PCF fait ramener sa dépouille en France à bord d'un Tupolev 104, qui arrive le 12 juillet à l'aéroport du Bourget, en présence de milliers de personnes et des ambassadeurs des pays socialistes. Une chapelle ardente est installée à la mairie d'Ivry. Le parti lui organise alors des funérailles grandioses, prévues le 16 juillet 1964 à Paris. Une foule immence  le conduit jusqu'à sa dernière demeure au Père-Lachaise.

Jacques DEVIGNAT.

 

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