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MITRY - MORY - JUIN - AOÜT 1944 - LA LIBERATION (6 )

SOUVENIRS DE PETIT LOUIS SUR LA LIBERATION DE MITRY-MORY.

Tout a commencé un soir où nous étions toute une équipe de jeunes à attendre à la gare annexe du Nord le train pour MITRY. A un moment, le haut parleur nous a annoncé qu'à partir de minuit il n'y aurait plus de train de banlieue, car les troupes alliées approchaient de PARIS. Quel jour était-ce? Impossible de me rappeler. Le lendemain, nous ne savions trop quoi faire. Alors comme il faisait beau et chaud, toute notre bande de jeunes s'est rendue à la baignade de TREMBLAY , à l'époque à côté du pont LAMBERT. Après plusieurs plongeons et brasses, sur le côté du canal j'ai senti quelque chose d'anormal sous mes pieds; nous avons cherché et nous avons sorti un cadavre : c'était un homme en civil entre 30 et 40 ans que nous avons déposé sur la berge, en retrait de la baignade. Nous avons recommencé à nous baigner, et tout à coup un deuxième cadavre. Là notre bain était terminé. Sur ces entrefaites, le garde Champêtre est arrivé et nous a annoncé que c'était sûrement des déserteurs allemands surpris par une patrouille et exécutés sur place. Le lendemain, après un grondement incessant ( je crois le 28 Août ) qui a duré toute la nuit ainsi que le matin, le me suis rendu à la gare ( HALTE de VILLEPARISIS ) voir ce qui se passait; là , nous empruntons le souterrain pour aller vers le marché, et que voyons-nous dans le souterrain : une Jeep avec des soldats américains. Nous sommes donc ressortis et peu après un char américain est venu se placer dans le terrain du notaire actuel et a pris position. A ce moment les Américains sont arrivés de VILLEPARISIS et se sont placés en colonne de chaque côté de la route; ils se sont arrêtés longtemps devant le cinéma de la gare. Monsieur PAQUELOT est sorti avec une bouteille d'alcool et des verres et a offert un verre à chaque soldat. Un groupe de F.F.I. est arrivé en armes; l'un s'est dirigé vers mon cousin, et ce F.F.I. lui a dit : je te réquisitionne ton vélo pour rejoindre le commandement F.F.I. situé au colisée. Vous parlez d'une surprise, car à l'époque, avoir un vélo c'était important. Vous dire que nous n'étions pas fiers pour rentrer à la maison. Malgré tout, le soir, nous avons récupéré le vélo au cinéma le Colisée de VILLEPARISIS. L'après-midi, nous sommes retournés au coin du cinéma des Bosquets voir passer les troupes américaines ainsi que de nombreux F.F.I.

Et là, à nouveau , un F.F.I. se dirige vers moi et me donne une grenade allemande, sphérique comme un boule de pétanque; il me dit de la porter au bureau des F.F.I. installé mairie-annexe, car il ne savait pas la faire fonctionner. Me voilà avec cette grenade à la main, et à ce moment, tous les badauds qui étaient là, s'écartent de moi et je me retrouve seul avec cette grenade. Je suis dans l'obligation de la porter à la mairie. Devant les douches un groupe de soldats américains me regarde, et l'un deux parlant un peu le français, me dit " très dangereux, attention ". Je continue vers la mairie, le vide se faisait autour de moi, les copains me suivaient à distance. Arrivé à la mairie, je rentre au bureau F.F.I. avec ma grenade à la main et là, stupéfaction, tout le monde s'affole et sort du bureau en vitesse. Enfin quelqu'un arrive, je lui explique le but de ma visite, et je sors en courant le laissant seul avec ma grenade et bien content de m'en séparer.

TEMOIGNAGE DE PETIT LOUIS LE 28 AOÛT 1944.

JACQUES DEVIGNAT

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