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LES AMIS DU PASSE DE MITRY-MORY - LE TOUR DE FRANCE

 A l'ocasion du 116 éme tour de France qui se coure actuellement, revenons sur la première édition du tour de France qui a eu lieu, du 1er au 19 juillet 1903. Course cycliste organisée par le journal "L'Auto" dirigé par Henri Desgrange, ancien coureur cycliste, premier recordman de l'heure et spécialiste de la presse sportive. Le tour de France  est disputé  sur six étapes reliant les plus grandes villes de France.

1er étape: Montgeron - Lyon. 2e étape: Lyon - Marseille. 3e étape: Marseille - Toulouse. 4e étape: Toulouse - Bordeaux. 5e étape: Bordeaux - Nantes. 6 e étape: Nantes - Paris. La longueur des étapes, disputées pour partie de nuit, varie de 268 à 471 km, pour un total de 2428 km. Le départ des étapes se fait la plupart du temps la nuit, entre 23h et 5h du matin afin d'éviter les fortes chaleurs. Les coureurs bénéficient d'un ou plusieurs jours de repos entre chacune des étapes. Le profil du parcours est plat, pas de col a monter au dessus de 1000 m, mais les descentes restent dangereuse, car les vélo sont dépourvus de roue-libre, ce qui les oblige à maîtriser leur pédalage, seul moyen de ralentir. Quatre-vingt coureurs sont inscrits mais cinquante-neuf partirons de Montgeron. 48 Français, 4 Suisses, 4 Belges, 2 Allemands et 1 Italien. Maurice Garin "le petit ramoneur" et Hippolyte Aucouturier "l'hercule de Commentry" sont les deux favoris de ce premier tour de France 1903.

 

 

  1er étape: Paris-Lyon

Les coureurs se réunissent le mercredi 1er juillet 1903 à Montgeron dans la banlieue sud de Paris, devant le café "Le Réveil-matin". où les organisateurs ont installé la ligne de départ. La course s'élance de ce lieu et non de la capitale car Louis Lépine, préfet de police de la Seine, avait interdit les courses sur territoire parisien. Les participants reçoivent leur brassard numéroté. Le départ est donné à 15 h 16 minutes. Les organisateurs ont placé trois contrôles sur les 467 km du parcours (Nevers 227 km, Moulins 281 km et Roanne 381 km). Dés le départ Gustave Pasquier fait une échappée. Le premier abandon, Edouard Wattelier, ayant roulé pendant 18 km avec un pneu crevé. Sans pneu de rechange, il regagne Paris.

 

 Après six heures de course, la plupart d'entre eux décident de s'arrêter dans une auberge pour se ravitailler à l'exception de Maurice Garin, Emile Pagie et Léon Georget. Garin est victime d'une crevaison et victime d'une chute revient , Georget a décroché. Garin et Pagie franchissent le col du Pin-Bouchain (759 m) et se dirigent vers Lyon. Emile Pagie chute à 200 m de la ligne d'arrivée, laissant la victoire à Maurice Garin qui remporte l'étape en 17 h 45 min 13 s, Pagie 2e à 55 s.

2e étape: Lyon-Marseille.

La deuxième étape se déroule le dimanche 5 juillet sur un parcours de 374 km entre Lyon et Marseille. Le départ est donné du café de la Paix, sur la place Bellecour. Accusé d'avoir triché en se faisant tracter au cours de la première étape, (sans preuves), Jean Fischer s'échappe dès le départ.

 Après 58 km de course, il a 7 minutes d'avance sur un groupe où on retrouve Hippolyte Aucouturier, qui n'est plus en course pour le classement général après son abandon dans la première étape, mais peut courir les autres étapes. Après une chute Maurice Garin accuse un retard de 9 minutes. Fischer perd son avance. Aucouturier et Georget creusent l'écart, 25 minutes sur Garin. La fin de l'étape se dispute sous une forte chaleur. L'arrivée est jugée à Saint-Antoine, à 13 km du centre de Marseille, afin d'éviter les dangers ( les rails et les pavés) qui abondent en centre-ville. Aucouturier franchit la ligne d'arrivée  en 14 h 28 minutes 53 s. Maurice Garin garde sa première place au général.

 

3e étape: Marseille-Toulouse.

Lors du repos à Marseille précédant le départ de la 3e étapes donné le mercredi 8 juillet, Henri Desgrange annonce une modification du règlement, qui vise à lutter contre les tricheurs. Le peloton sera désormais scindé en deux : les coureurs qui luttent pour le classement général partiront ensemble, et une heure plus tard un deuxième groupe pour ceux qui ne courent que pour les étapes. Ce changement irrite Hippolyte Aucouturier. Cette troisième étape se déroule dans des conditions météorologiques difficiles en raison d'un fort mistral, le premier peloton s'élance de Saint-Antoine à 22 h 30 minutes. Seuls cinq coureurs forment le deuxième groupe. Dès la sortie de Pennes-Mirabeau, une dizaine de Kilomètres après le départ, de nombreux coureurs sont lâchés dans la descente dite de "L'Assassin" le deuxième groupe à repris 10 minutes sur le premiers. Dans la plaine de la Crau quatre hommes mènent la course , mais peu après la sortie d'Arles ils se trompent de route  et sont dépassés par leurs poursuivants.

Malgré cette erreur de parcours, qui leur coûte un retard de 15 minutes, Maurice Garin et ses compagnons rejoignent la tête de de course. Aucouturier a repris 23 minutes au premier groupe, ce qui lui permet d'être bien placé pour la victoire d'étape. Le groupe de tête se réduit de nouveau à quatre hommes. Lucien Pothier, Eugène Brange et le Belge Julien Lootens se retrouvent autour de Maurice Garin. Plusieurs favoris sont distancés: Léon Georget souffrant de diarrhée, Marcel Kerff et Fernand Augereau victime de crevaisons.

           Le Belge Lucien Lootens

A Toulouse, Brange franchit la ligne d'arrivée en tête devant Lootens, Garin et Pothier, mais c'est Hippolyte Aucouturier qui gagne l'étape de 423 km avec 32 minutes de moins que le groupe Maurice Garin. Garin garde son avance au général avec 2 h d'avance sur Léon Georget.

4e étape : Toulouse-Bordeaux.

Le dimanche 12 juillet, les coureurs prennent part à la quatrième étape, la plus courte, avec 268 km. Arrivé à Toulouse la veille, Henri Desgrange modifie à nouveau le règlement. Les 25 coureurs encore au classement général s'élancent les premiers, munis d'un brassard vert, une heure avant. Le 2e groupe munis d'un brassard jaune et qui sont cette fois accompagnés de coureurs amateurs de la région, porteurs d'un brassard blanc. Un groupe de sept coureurs se portent en tête, mais un chien provoque une lourde chute dans ce groupe de plusieurs coureurs, qui reprennent la course. Le suisse Charles Laeser rejoint le belge Marcel Kerff, victime d'une crevaison. Il lui offre un de ses boyaux de rechange, celui-ci le remerciera en l'aidant. Sur la ligne d'arrivée à Villenave-d'Ornon, julien Lootens passe en tête.

                  Julien Lootens. 

Mais c'est finalement Charles Laeser qui réussit le meilleur temps, battant les coureurs du premier groupe de 4 minutes. Maurice Garin demeure en tête du classement général. 

 

5 e étape : Bordeaux-Nantes.

Après seulement une journée de repos à Bordeaux les coureurs s'élancent le lundi 13 juillet pour la 5 e étape longue de 425 km. Le départ est donné à 23h de la place des quatre pavillons. Dés les premiers kilomètres, les favoris se livrent bagarre. Garin est en tête. L'arrivée de l'étape est au vélodrome de Longchamp de Nantes après deux tours de piste. Plus puissant que ses adversaires, Maurice Garin remporte sa deuxième victoire devant Pasquier et Pothier. Onze minutes plus tard, Fernand Augereau franchit la ligne d'arrivée, il accuse Maurice Garin de tricherie: celui-ci lui aurait demandé de lui laisser la victoire, ce qu'Augereau refusa. Garin demanda alors à Lucien Pothier de le faire chuter, et Garin piétine son vélo, rendant sa roue arrière hors d'usage. Il aurait également offert 100 francs aux autres coureurs pour qu'ils ne lui viennent pas en aide. Cet incident auquel le Quotidien "L'Auto" ne consacre pas une ligne, est relaté par "le monde sportif". Maurice Garin conserve sa place au classement général avec 3 h d'avance. Fernand Augereau (photo ci contre).

6e étape : Nantes-Paris. 

La dernière étape au départ de Nantes, se déroule le 18 juillet 1903. l'arrivée ne pouvant se faire à Paris, en raison de l'ordonnance prise par le préfet Lépine, se fera à Ville-d'Avray, après 471 km de course, soit le parcours le plus long. Alors qu'il a reçu des menaces à la suite de l'incident qui l'a opposé à Fernand Augureau, Maurice Garin craint d'être attaqué sur la route et décide d'abandonner sa veste blanche pour un gilet de couleur noire, afin de n'être pas reconnu. Au départ de Nantes, Augureau est acclamé tandis que Garin est sifflé. Alors que Maurice Garin mène un train soutenu, les coureurs lâchent prise un à un dans la "Vallée de Chevreuse". Dans la côte de "Picardie" Jean Fischer place une accélération que seul Fernand Augereau peut suivre. Dans la descente, Fischer est heurté par un spectateur qui traverse la route: il chute lourdement . Fernand Augereau demeure seul en tête, mais il est victime d'une crevaison, Maurice Garin le dépasse et gagne l'étape en 18 h 09 minutes.

Maurice Garin remporte le premier tour de France de l'histoire en 94 h 33 minutes 14 seconde, soit une moyenne de 25, 678 km/h sur les 2428 km du parcours. Lucien Pothier termine à la deuxième place avec un retard de 2 h 59 minutes 31 secondes. Fernand Augereau complète le podium , à 4 h 29 minutes 24 secondes du premier. 21 cyclistes figurent au classement général. Arsène Millocheau (lanterne rouge) du tour 1903 , termine à plus de soixante heures de Maurice Garin.

Sourses : Wikipédia internet.

 

Jacques Devignat.

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