Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

LES AMIS DU PASSE DE MITRY-MORY - LA RUE MAURICE THOREZ.

Cette rue commence place de l'église et finit rue Camille Lemoine. Elle comporte deux tronçons: le premier qui va de la place de l'église à la rue de la République et le second de la rue de la République à la rue Camille Lemoine, elle a une longueur de 245 mètres. Cette voie changera de nom assez souvent.

Sur le plan du village de Mitry, au cadastre de 1843, elle s'appelle " rue de la Montagne", le lieu dit " la Montagne" existe depuis toujours. Il s'agit de la cour commune établie sur la butte qui s'adosse à l'arrière de la ferme de NOVION et au pied de laquelle s'étend " l'avenue du Cimetière". Le 21 juin 1878, le conseil municipal décide que le second tronçon de cette rue s'appellera "rue de la Mairie". Ceci est naturel puisque depuis peu, Mitry qui ne possédait ni hôtel de ville, ni mairie, s'était doté d'une mairie en acquérant un immeuble déjà ancien situé à l'angle de la place de l'église et la rue de la Montagne, et comme en 1884, on construit dans ce quartier l'école de Garçons puis en 1911, l'école des filles, tout aussi naturellement le premier tronçon devient la "rue des écoles"; Enfin par délibération municipale du 28 avril 1950, la proposition du maire monsieur André Carrez est acceptée, la rue des écoles sera à l'avenir la "rue Maurice Thorez".

Maurice Thorez, est né à Noyelles-Godault (Pas-de-Calais), le 28 avril 1900, Maurice ne connaît jamais son père biologique, "le fils de l'épicier du pays qui se tranche la gorge en 1912". Reconnu à deux ans et demi par Louis Thorez, un mineur qui l'élève comme son propre fils, il ne connaît que tardivement le secret de sa naissance.

Le 30 septembre 1914, Maurice doit fuir devant l'avance allemande avec son grand-père. Ils sont évacués vers la Creuse, Maurice travaille comme valet de ferme chez un cultivateur " le père Ménager". Après la guerre, Maurice retrouve ses parents et rentre à Noyelles-Godault où il travaille d'abord à la reconstruction du chemin de fer, puis de 1919 à 1921, pendant 306 jours comme mineur de fond à la fosse N°4.

En mars 1919, Maurice Thorez avait adhéré à la CGT et à la SFIO. Il fait son service militaire  au 3éme régiment du génie, à Arras. Comme les ouvriers révolutionnaires de l'époque il reste simple soldat. Il est d'abord magasinier, puis secrétaire du commandant. A son retour du service, la mine refuse de le réembaucher. Il exerce alors une série de petits métiers. Il se marie avec Aurore Memboeuf, la nièce du secrétaire de la fédération communiste du Pas-de-Calais. En 1928, Maurice Thorez est un des principaux dirigeant du Parti communiste à Ivry-sur-Seine, où il se présente comme député. Il est arrêté le 9 juin 1929, et ne sera libéré qu'en février 1930. Il doit s'exiler à Moscou et se caché pendant pas mal d'années. De retour en France, Maurice Thorez retrouve sans problème sa place au premier rang du PCF. Malade il part se faire soigner en URSS. 

 

Une association "l'Orphelinat ouvrier, l'Avenir Social" dont le siège était fixé à Paris acquiert en 1923 la propriété "de la chasse" à la Villette-aux-Aulnes pour y installer des orphelins confiés à l'assistance publique. En 1944 elle prend le nom de "Maison de l'enfant du fusillé". Dans son vaste parc des fêtes ont lieu chaque année, Maurice Thorez était un fidèle participant de ces fêtes. En mai 1964, affaibli par la maladie il part à bord du "Litva" en compagnie de sa femme. Le navire quitta Marseille pour Odessa pour les emmener passer leurs vacances en URSS, comme chaque été. Le 11 juillet 1964, Maurice Thorez meurt brutalement d'une crise cardiaque à 20H lors d'une escale à Varna.

Le PCF fait ramener sa dépouille en France à bord d'un Tupolev 104, qui arrive le 12 juillet à l'aéroport du Bourget, en présence de milliers de personnes et des ambassadeurs des pays socialistes. Une chapelle ardente est installée à la mairie d'Ivry. Le parti lui organise alors des funérailles grandioses, prévues le 16 juillet 1964 à Paris. Une foule immence  le conduit jusqu'à sa dernière demeure au Père-Lachaise.

Jacques DEVIGNAT.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :