Né à Mourmelon-le-Grand le 28 septembre 1874, Gustave Paul DIDIER est le dernier d'une famille de quatre enfants jusqu'alors composée de trois filles. Son père, tailleur de pierres, est chef de chantier à Mourmelon. Sa mère demoiselle de famille, avait reçu une éducation chrétienne et rigoureuse. Lorsque Gustave a six ans, la famille Didier vient demeurer au petit Venteuil, hameau de la Ferté-Sous-Jouarre. Il commence ses classes à l'école communale mais comme celle-ci est éloignée de son habitation, on le met élève chez les frères à la Ferté.

A quatorze ans il entre au séminaire de Meaux. Deux ans après son père décède. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1898 en la Cathédrale de Meaux par Monseigneur de Briey, il est nommé le premier septembre 1898, vicaire à l'importante paroisse de Sainte Croix de Provins dont l'archiprêtre est Monsieur Bridou.

L'abbé Moeris, curé de St Ayout ( provins ) était alors directeur fondateur du journal < La Croix de Seine et Marne >qui existait depuis 1892. L'Abbé Didier s'installe donc a Provins avec sa maman et une de ses nièces Gabrielle Brouet alors âgée de 20 ans. Il est appelé à rédiger quelques articles pour < La Croix > et lorsqu'en 1900 l'Abbé Moeris décède, on lui confie la direction du journal. Il la conservera jusqu'en juillet 1903. Puis il est nommé curé de Nanteuil les Meaux. En janvier 1908, l'Evêque lui confie à nouveau la direction du journal de sorte qu'il s'installe à Meaux avec un traitement de 300 F par mois.

Le 27 février 1909 il est nommé curé de Mitry-Mory, où il arrive le 18 mars toujours accompagné de sa maman et de sa nièce Gabrielle, la sœur de cette dernière, Georgette les a rejoints. Il remplace l'Abbé Meakes , arrivé à Mitry à la fin de l'année 1895, qui décède subitement le 4 février 1909. Il trouve une grande et belle église, mais dont l'intérieur vient d'être dépouillé par son prédécesseur de toutes ses anciennes boiseries (XVI et XVII ème ) et de sa chaire ( du XVII éme ). Il emménage dans le presbytère, haute demeure de 2 étages, située alors sur la place juste en face de l'église. Il est aidé par un vicaire, mais il a des projets qui ne peuvent s'accommoder d'un simple logement rural. Dès 1911, il achète pour le compte de l'Association diocésaine et grâce aux dons privés des familles Tartier, Lemaître et Dardel, la ferme du Vivier, rue du Mesnil Amelot, dont son propriétaire M Jacquin lui cède pour la somme de 20 000 F en 1911. Les travaux commencent, l'ancien bâtiment entièrement transformé est inauguré le 2 juillet 1911.

Il transforme la grange en salle de spectacle, le 23 juillet on y donne une représentation théâtrale qui attire au moins 300 personnes, l'étable en salle de catéchisme et le grenier en logement, le vicaire de l'époque s'y installe. En novembre 1911, il fonde < le cercle catholique de Mitry-Mory > dont le siège social est au patronage situé au 18 rue du Mesnil Amelot.

Les patronages étaient jusque là hébergés par Mme Augis propriétaire du < Point du jour > qui recevait les fillettes dans sa vaste propriété de la rue de juilly ( emplacement de la résidence du cédre ) et par Mr Magdelain qui accueillait les garçons dans sa maison et son parc du < haut d'la côte > ( emplacement de la mairie actuelle ). Dès la fin de 1911, ils se tiendront dans les nouveaux locaux de la ferme du Vivier, les séances de catéchismes s'y feront également.

Il organise des séances cinématographiques, des conférences sont également offertes, le public y venait nombreux. Dès la fin de 1912, l'Abbé Didier relance la bibliothèque paroissiale où chaque jeudi on peut venir chercher les livres que l'on désire à cette époque l'Abbé Didier a un vicaire l'Abbé Duvet qui avait été le vicaire de l'Abbé Meakes, il a quitté Mitry en mars 1910 pour Verdelot. Il est remplacé par l'Abbé Domice qui quitte Mitry en décembre 1912 pour la Ferté-Sous-Jouarre, il sera remplacé par l'Abbé Bacus.

Mais en 1914 survient la première guerre mondiale, la mobilisation envoie l'Abbé Didier comme ambulancier rattaché à l'hôpital de Mary-Sur-Marne, puis à Lizy-Sur-Ourcq, il sera rattaché ensuite à Orléans. Il se retrouvera bien loin de la Seine et Marne dans les services sanitaires en postes à Géradmer. C'est l'Abbé Bacus qui assure les offices de Mitry pendant toute la durée de la guerre.

Après la guerre l'Abbé Didier essaie de reprendre ses innombrables activités, il n'a plus de vicaire et bien des jeunes hommes de Mitry ne sont pas rentrés de la guerre, beaucoup de familles réapprennent à vivre.

En 1919 il occupe lui même le presbytère, avec sa nièce Gabrielle mais il est habité d'une telle force qu'il repart de plus belle . Ont peu le voir sur cette photo ci-dessus avec son compagnon, son cheval Goliath.

Le 28 juin 1923 il fêta son 25 éme anniversaire de son Ordination Sacerdotale à Mitry-Mory, vous allez découvrir l'image souvenir de cette journée mémorable que j'ai retrouvé dans les archives de L'APM.

Les < Echos Paroissiaux > où il rédige des articles comme ceux de 1910 à 1914. Celui de 1910 où il vient de vivre la séparation de l'Eglise et de l'Etat, ce qu'il appelle l'anticléricalisme des radicaux socialistes, vous avez ci-dessus l'Echo Paroissial de mars 1909.

En 1925 la confirmation du communisme à Mitry, autre anticléricalisme, l'Abbé Didier maniera avec volubilité cette plume qu'il affectionne pour faire face à tant d'hostilité.

Nouvelle formule de l'Echo Paroissial de Mitry-Mory, en date de février-mars 1923.

L'Abbé Didier était attentif à tout ce qui est beau, il a tout de suite compris la valeur artistique de l'orgue de Mitry. Il dépouille et étudie les archives de la paroisse, entre en contact avec des personnalités du monde de l'orgue. En 1927, Norbert DUFOURCQ organologue s'y intéresse; RANGEL y consacre un chapitre dans son recueils < les buffets d'orgues anciens du département de Seine et Marne >. Leurs travaux permettront de connaître les origines de cet instrument fabuleux et de contredire la légende qui voulait jusqu'alors que richelieu ait offert ces orgues en promulguant les comptes de la paroisse.( extrait des recherches de Madame SAVIN ). Or aujourd'hui ces archives ont disparu, on comprend alors l'importance de l'action de l'Abbé Didier. Non content de s'en tenir à son église, emporté par sa curiosité et son goût d'écrire, il ne tarde pas à publier dans le bulletin paroissial dès 1923 des notes d'histoire qui restent précieuses encore de nos jours.

Le 18 août 1935 , la paroisse Saint Martin accepte l'ultime sacrifice : son curé l'Abbé Didier la quitte pour devenir le curé fondateur de la toute nouvelle paroisse Notre Dame des Saints Anges de Mitry-le-Neuf.

Pour la suite, se rapporter à l'article construction de notre Dame des Saints Anges.

Jacques Devignat

histoire 37 chanoine didier