PREMIERE MUNICIPALITE DE MITRY-MORYLE 12 AOÛT 1787.
Lorsque Louis XVI succède à son grand-père en 1774, il n'a pas encore tout à fait 20ans. La France est en piteux état. Les crises financières et sociales qu'elle traverse réclament des réformes. Une refonte fiscale, une réorganisation administrative s'avèrent nécessaires à brève échéance. Et pourtant les tentatives de réformes échoueront et 1789 point à l'horizon.
Dans les villages comme les nôtres, bien que vivant repliée sur elle même, la communauté des habitants tente de se prendre en charge. Les assemblées générales de la paroisse élisent le syndic perpétuel, le collecteur de taille et décident des travaux urgents à entreprendre. Une sorte de vie municipale semble se développer. L'édit royal du 25 juin 1787 généralise l'établissement des municipalités rurales.
Et oui les premières municipalités de Mitry et de Mory datent de 1787! le dimanche 12 août 1787 issue des vêpres chantés en l'église paroissiale de St Martin de Mitry en France, en l'assemblée des syndics et habitants de la dite paroisse et du hameau de la Villette és Aulnes, tenue sous le porche de la dite église, après avoir été convoquée à la diligence du syndic en exercice au son de la cloche en la manière accoutumée...
Le syndic en exercice était alors le Charron Louis Honoré GUERET.
COMPOSITION DE L'ASSEMBLEE MUNICIPALE.
La commune de Mitry comptant plus de de 200 feux ( environ 1300 habitants ) doit avoir une assemblée municipale composée du seigneur ou son procureur et du curé qui devraient toujours en faire partie, d'un syndic particulier et de neuf députés qui étaient élus à la pluralité des voix ( c'est à dire ceux qui avaient le plus de voix ). L'assemblée était élus pour 3 ans.
Pour être élu, il faut avoir plus de 25 ans, demeurer à Mitry depuis plus d'un an et payer au moins 30 livres d'impôts de toute nature.
Le moins que l'on puisse dire est que cette première séance électorale n'a pas laissé les habitants de Mitry et de Mory indifférents car tous sont là. On commença par procéder à l'élection du syndic particulier. l'examen de ce premier scrutin révèle que la pluralité des voix a été en faveur de monsieur Claude BENOIST, syndic perpétuel en exercice.
Le voici donc pour 3 ans à la liste de l'assemblée municipale. Somme toute il sera le premier Maire de notre temps moderne, ce qu'il accepte et promet de bien fidèlement s'acquitter de sa fonction. Le syndic élu à Mory est monsieur DELACOUR. La famille BENOIST constitue une véritable dynastie de fermiers à Mitry, du XVe au XIXe siècle.
ELECTION DES NEUF DEPUTES DE LA PAROISSE AFIN DE CREER L'ASSEMBLEE DITE MUNICIPALE.
Ont donc été élus.
1er député: Eustache Pierre BENOIST, laboureur ( avec 17 voix ) il est receveur de la ferme de Poissy.
2 éme député: Jean MOREL, laboureur ( 14 voix ) il est un des fermiers de la terre de la fabrique de Mitry. Nous rappelons que " la fabrique" est l'organisme chargé de gérer les biens de l'église dans la paroisse.
3 éme et 4 éme député: Georges DARDEL. Il est le procureur fiscal et garde des sceaux aux contrats et obligations du baillage de la terre et seigneurie de Maurepas à Mitry en France pour mesdames les Abbesses et religieuses de l'abbaye royale de Chelles. Et Martin Le DUC, laboureur ( 14 voix ).
5 éme député: Antoine COINDART, autre marguillier, laboureur, lui aussi fermier de la fabrique.
6 éme député: Nicolas Olivier TROISVALLETS, charron ( 12 voix ) marguillier lui aussi.
7 éme député: Jean-Claude François DUVAL, laboureur ( 12 voix ).
8 éme député: Pierre Antoine BENOIST FOURNIER, laboureur ( 12 voix ).
9 éme député: Jean Simon ROUSSILLON, notaire royal, tabellion de la seigneurie de Mitry ( 11 voix ).
Ainsi donc cette première assemblée municipale était composée de sept laboureurs sur les neuf élus. Que faut-il entendre par laboureur? Le laboureur était celui qui possédait une charrue et un chevalet qui pouvait de ce fait travailler la terre.
Le compte-rendu de cette séance d'élection a été déposé selon sa décision du 20 décembre 1787 au greffe de l'assemblée par devant le secrétaire greffier Pierre HUBOUT, chantre et maître d'école de l'époque.
Jacques Devignat