Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

LES MAIRES DE MITRY-MORY ( 9éme Siècle - 861-1705 )

LES MAIRES DE MITRY-MORY ( 9éme Siècle - 861-1705 )

Quoi de plus simple que ce titre " LES MAIRES DE MITRY-MORY ".

Pourtant il est nécessaire au préalable de bien s'entendre à propos de chacun de ses mots, car selon l'époque, selon les circonstances, selon les personnes, la fonction de " MAIRE " n'a pas toujours la même signification. Ce terme est apparu pour la première fois à Mitry, dans une Chartre qui est répertoriée aux Archives Nationales sous le numéro " K 13 N° 7 ". Il s'agit d'un jugement par lequel le Roi " Charles le Chauve " en résidence à Compiègne, condamne le 1er juillet 861, les habitants de Mitry à rendre à l'abbaye de Saint-Denis les services auxquels ils sont tenus. Ce jugement est accordé au profit de " Dieudonné " moine de Saint-Denis et du Maire de la Ville qui se nommait " AMREVEUS " trace écrite que l'ont retrouve dans la notice histoire de Mitry - Mory de Louis BENOIST et Th LHUILLIER qui est paru en1895.

Mais ce serait faire erreur que d'imaginer Mitry et Mory au 9 éme siècle déjà organisées en commune rurales qu'elles deviendront beaucoup plus tard.

En 861 Mitry et Mory avait trois grandes propriétés installées sur leur territoire. L'abbaye de Saint-Denis à qui le Roi a donné ses terres de Mitry avec les 40 familles de serfs qui y étaient attachées, l'église Notre-Dame de Paris et l'abbaye royale de Chelles.

Comment ces propriétaires , trois communautés religieuses, remarquons-le, administrent leurs biens. Au début l'Evêque gère les biens de l'église, aidé par quelques membres du clergé, puis est créé le Chapitre formé de Chanoines. Les biens sont répartis entre l'évêque et les Chanoines. Mitrey et Mory se retrouvent au X éme siècle dans les biens du Chapitre. L'intérêt essentiel de ces biens est de produire des revenus. Le Maire: pouvait être maire celui qui pouvait acheter ou louer cet office: la Mairie. Ce pouvait être une personne de la classe commune des habitants voire même de conditions serviles. Il jouissait alors de deux privilèges: il devenait libre et était exempt de payer la taille. ( impôt direct impopulaire ).

En 1253 le Maire de Mitry (entendons bien : le responsable des territoires du chapitre de l'église Notre-Dame de Paris ) percevait en raison de son rôle 1 muid de blé ( le muid vaut 18 hectolitres de blé ), 4 setiers ( ancienne mesure de capacité ) d'avoine, 2 sous, 2 chapons. Avec les droits ordinaires sur les bornages. Toutefois cet acte l'oblige quand il en recevra l'ordre , il devra se transporter sur son cheval dans les champs pendant 2 ou 3 jours afin de veiller à l' enlèvement des blés. Le Maire est aidé par un doyen. Ce dernier cite en justice et met en prison, il est chargé de l'exécution des jugements. Lui aussi peut être issu de la classe des serfs, mais n'a pas forcément les mêmes privilèges que le Maire. Le doyen ne résidait pas à Mitry mais à Mory.

En 1258 le doyen de Mory n'était pas affranchi et devait payer la taille, il avait acquis cet office à prix d'argent (75 livres ). En 1317 Pierre PINOT déclare avoir acquis le doyenné de Mory pour 30 livres.Enfin un Sergent dont le rôle est d'ailleurs assez mal défini exécute les ordres que lui donne son supérieur.

Nous retrouvons le même type d'administration dans une autre seigneurie très importante qui avait son siège seigneuriale à Mitry. Il s'agit de l'Abbaye royale de Chelles dont le chef lieu était situé à la ferme de Maurepas. Dans ce fief la fonction de Maire était proposée à la ferme. le 27 avril 1330 est signé le bail de la " Mairie " de Mitry entre les religieuses abbesses royales de Chelles et un habitant ( ferme de Maurepas ) qui reçoit avec la " Mairie " un four que les dites dames ont en la ville de Mitry.

Puis le village s' est formé rassemblements d'habitats autour des nombreux points d'ancrage que constituaient les nombreuses fermes. Chacune était le siège seigneurial d'un fief, les villages de Mitry et Mory durent donc d'abord ressembler à un conglomérat de prévôtés, un syndic perpétuel fut installé. De 1687 à 1705 le syndic perpétuel de Mitry était Jean de SENICOURT, cette famille apparaît déjà dans les registres paroissiaux ( aujourd'hui on dirait registres d'état civil ) de 1593. Le mandat de syndic perpétuel restera , entre autres dans la famille jusque la révolution.

Que voilà vivement brossés 3 siècles de la vie de nos ancêtres, il faudra attendre les édits royaux de juin et d'août 1787 sur la composition et la fonction des assemblées municipales pour que prenne corps l'administration communale. C'est ce que nous allons découvrir dans le prochain article.

JD1

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :