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LES AMIS DU PASSE DE MITRY-MORY - SOEUR MELANIE ( Soeur de Saint-Vincent de Paul en 1914 1er partie).

 

Cet orphelinat avait été construit en 1851 sur l'emplacement de vieilles maisons qui furent démolies et parmi lesquelles se trouvaient boucheries et charcuteries puisque le tronçon de l'actuelle rue Paul-Vaillant-Couturier, du numéro 25 jusqu'au carrefour du Cheval-Blanc, était dit "rue des Boucheries".

Ma première partie s'intitulera: SOEUR MELANIE ET L'ORPHELINAT.

Soeur Mélanie est un témoin du passé, elle n'avait que 18 ans lorsqu'elle fut désignée, en 1856, par la supérieure Générale des Filles de la Charité pour la maison de Mitry. Il n'y avait pas alors de chemin  de fer pour voyager entre Paris et Mitry, mais les Sœurs avaient une voiture et un cheval qui s'appelait "Coco". Cette voiture leur servait pour s'approvisionner à Paris. C'est au cours d'un de ces voyages que la Supérieure de Mitry, qui était alors la Soeur Granier, alla prendre elle-même, à la communauté de la rue du Bac la nouvelle jeune Soeur. Le cheval avait gardé l'habitude de faire une halte chez tous les débitants de vin, comme l'avait habitué son précédent maître et ne se remettait en route qu'après avoir reçu force de coups de fouet. Quand Soeur Mélanie arrive à Mitry il y avait parmi les orphelines quinze enfants de Mitry, avant elles étaient logées dans un vieux bâtiment situé en bordure de la petite rue (Rue Benoist) où la salle des fêtes (ancienne Salle Marcel Paul) aujourd'hui disparue. Soeur Mélanie fut chargée de l'asile pendant un an. " C'est en 1837 qu'un projet de "salles d'asile" complète la loi Guizot. Il s'agit tout simplement des garderies précurseurs de l'école maternelle. Mitry ouvre une salle d'asile le 21 avril 1845. Elle reçoit 22 garçons et 18 filles". C'est donc comme institutrice d'école maternelle que la jeune Soeur Mélanie exerce d'abord en 1856. Elle fit ensuite la classe pendant 49 ans.

En 1861, Soeur Mélanie se rendit à Paris pour faire ses premiers vœux. Le voyage se fit en diligence. Pour y avoir place, il fallait prévenir à Juilly, ce jour là, les voyageurs pour Paris étaient rares. La Soeur alla jusqu'à Bondy où elle prit le train.

Monsieur Constant Benoist avait fait construire une maison pour le logement des Sœurs, devenue mairie, puis notre actuelle "Poste République" du Bourg. Au XVIIIe siècle Mitry avait "un hospital", que les habitants continuaient à appeler l'Hôtel-Dieu, qui fut transformer après la Révolution en "Bureau de Bienfaisance". Cet établissement abritait " l'apothicaire ", l'école et éventuellement des malades au nombre de quatre au maximum. Il avait de grands besoins en eau, " pour distillation, remèdes, décoctions et autres besoins ". Il n'y avait pas d'eau courante à Mitry en 1856. C'était " une porteuse d'eauqui livrait l'eau. Elle allait la chercher au puits du village. En 1733, la porteuse se nommait Vion, on l'appelait " la Vionne ", elle se faisait payer un sol la voie. Entre 1757 et 1764, c'était Marie-Louise Blondeau " la Blondotte ". En 1765 Marie-Louise Durant réclame une livre deus sol. En 1784, la porteuse d'eau de l'Hôtel-Dieu est Marie Piat. Vers 1866 selon la Soeur Mélanie, institutrice à Mitry, de 1860 à 1904, les Sœurs étaient obligées d'aller chercher leur eau pour les besoins de la maison et la pharmacie, ainsi que l'orphelinat, à une source qui se trouvait au cimetière. Elles y allaient avec un tonneau logé sur une petite voiture que conduisait un âne. Pour la lessive, raconte Soeur Mélanie, il fallait se rendre à Compans et laver le linge dans l'eau de la " Biberonne ", à l'endroit où fut construit le château. De bon matin un charretier de ferme emmenait dans sa charrette linge, Sœurs et dîner. Si le temps était beau, le linge séchait sur le  pré au soleil. On revenait le soir avec le même charretier rapportant le linge blanc, tout plié; on était un peu fatiguée , mais joyeuse comme d'une partie de plaisir. C'était un heureux temps, concluaient en 1926, l'Abbé Didier et Soeur Mélanie. La construction de la sucrerie  en 1864 permit l'alimentation en eau d'un lavoir public dans la rue de la Vallée ( à l'emplacement de la cité Jean-Moulin, rue Raymond Brau ) et il ne fut plus nécessaire d'aller si loin pour les lessives de l'orphelinat.

 

Jacques DEVIGNAT

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