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LES AMIS DU PASSE DE MITRY-MORY - GUY MOQUET

L'Ecole Guy MÔQUET : Ce groupe scolaire a été construit en deux tranches, la première fut inaugurée en 1965 par le maire Monsieur André CARREZ, pour la construction de six classes de garçons. La deuxième tranche fut inaugurée par le maire Monsieur Noël FRABOULET en octobre 1971, pour la construction de six classes de Filles, trois classes de maternelles et de huit logements de fonction en annexes. La directrice de cette partie Filles est Madame MICHOT. Les effectifs sont géminés en 1974 et les deux écoles sont réunies en un seul groupe sous la direction de Monsieur CHUCHANA.

Guy Prosper Eustache MÔQUET est né le 26 avril 1924 dans le 18e arrondissement de Paris. Il est le fils de Prosper MÔQUET cheminot syndicaliste, député du 17e arrondissement de Paris et de Juliette THELOT conseillère municipale de Paris (1944-1947).

Ancien combattant de la grande guerre, Prosper Môquet (1897-1986) milite activement au Parti Communiste. Le Parti Communiste ayant été dissous par le gouvernement Daladier, le 26 septembre 1939, son père est arrêté le 10 octobre 1939, déchu de son mandat de député en janvier 1940 et condamné en avril à cinq ans de prison, en mars 1941, il est ensuite déporté au bagne de Maison-Carrée en Algérie. Il en sera libéré en février 1943.

Après l'arrestation de son père, Guy, sa mère et son petit frère Serge s'étaient réfugiés à Bréhal dans la Manche. Guy revient seul à Paris et milite avec ferveur au sein des jeunesses communistes réorganisées clandestinement. Il distribue des tracts et colle des papillons proclamant la politique du parti, y compris après l'entrée des Allemands dans Paris le 14 juin 1940. Dans le même temps, il s'efforce d'obtenir la libération de son père sas succès.

                                              L'intérieur du camp de Choisel en juillet 1941 (source : Amicale de Châteaubriand).

Le 13 octobre 1940, Guy Môquet alors âgé de 16 ans, est arrêté sur dénonciation Gare de l'Est à Paris par des policiers français qui recherchent les militants communistes. On l'interroge pour lui faire livrer les amis de son père. Incarcéré à la prison de Fresnes, le jeune militant est inculpé sous le même chef d'accusation que son père. Le 23 janvier 1941, il est acquitté par la 15éme chambre correctionnelle de Paris et doit être mis en liberté surveillée. Guy Môquet n'est pourtant pas relâché. Au contraire, il est transféré à la prison de la Santé à Paris le 10 février suivant. L'adolescent s'impatiente, écrit au procureur mais rien n'y fait. Il est transféré à la prison de Clairvaux, dans l'Aube, puis au camp de Choiseul à Châteaubriant, en Loire-inférieure (Loire-Atlantique actuelle), où sont détenus d'autres militants communistes.

                                                               1941 - Guy Moquet au N° 5                                                                           Arrivé le 16 mai 1941, il est à la baraque 10, la baraque des jeunes où il se lie de nombreuses amitiés. Le 20 octobre 1941, trois résistants communistes abattent à Nantes le Feldkommandant Karl Hotz , commandant des troupes d'occupation de la Loire-Inférieure. En guise de représailles l'occupant décide de fusiller 50 otages immédiatement en représailles. Quarante-huit otages sont fusillés: seize à Nantes, cinq au fort du Mont-Valérien et vingt-sept à Châteaubriant dont Guy Môquet, c'est parce qu'il était communiste, et surtout fils d'un député communiste que les Allemands l'ont rajouté à cette liste dont il ne faisait pas partie, mais pour les Allemands abattre un si jeune militant aurait pour effet de choquer la population française.
 

Guy Môquet va mourir, quelques minutes avant d'être conduit sur le lieu d'exécution, alors rassemblés avec ses camarades dans la baraque 6, il écrit une lettre à sa famille, cette fameuse lettre qui commence par : "je vais mourir!" et se termine part : "je vous embrasse de tout mon coeur d'enfant". Enfin, il griffone un dernier petit mot pour une jeune communiste Odette LECLAN, (aujourd'hui Odette Nilés)  dont il fit la connaissance un mois plus tôt au travers d'un grillage qui  sépare le secteur des garçons et celui des filles. Deux jours plus tard, neuf poteaux sont dressés  à la Sablière, vaste carrière à la sortie de Châteaubriant. En trois groupes, les 27 s'y appuient refusant qu'on leur bande les yeux et s'écrient "Vive la France!" et en chantant la Marseillaise devant le peleton d'exécution. L'abbé MOYON, qui avait accepté d'assister les prisonniers avant leur exécution, rapporte que Guy Môquet lui avait fait une confidence montrant qu'il était conscient de l'émotion que sa mort allait susciter : "je laisserai mon souvenir dans l'histoire, car je suis le plus jeune' des condamnés".

Les corps des fusillés de Châteaubriant sont d'abord répartis, par groupes de trois, dans les cimetières des communes environnantes. Celui de Guy Môquet au Petit-Auverné à quinze kilomètres au sud. La population a interdiction d'approcher les tombes. Une note de la préfecture adressée aux familles , indiquant les lieux d'inhumation, précise que s'il est interdit de déposer des plaques mentionnant le nom des fusillés, il est permis de les fleurir. Le corp de Guy Môquet est par la suite transporté au cimetière parisien du Père Lachaise (carré 97) pour être inhumé aux côtés de son frère et de sa mère. A titre posthume, Guy Môquet est chevalier de la légion d'honneur et titulaire de la Croix de Guerre et de la médaille de la Résistance.

A Mitry-Mory une école porte son nom, ainsi que l'Avenue des Martyr de Châteaubriant.

Jacques DEVIGNAT

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